45 t. autoproduit
"Les Baladins"
Bernard Haillant est au centre, tenant la guitare
Merci à Jean-Paul Sylvestre pour ces documents.
45 t. Bel Air
"Bernard Haillant accompagné par Clyde Borly et son orchestre"
1. Mille boules de neige
(Bernard Haillant)
Une boule de neige
blanche, blanche, blanche, blanche
Une boule de neige
qui naît au creux de la main
Une boule de neige
blanche, blanche, blanche, blanche
Une boule de neige
naquit au creux de mon coeur
Une boule de neige
vole, vole, vole, vole
Une boule de neige
que ma main a lancée
Une boule de neige
folle, folle, folle, folle
Une boule timide
que mon coeur a lancée
Une boule de neige
tombe, tombe, tombe
Une boule de neige
que son coeur a reçu
Une boule de neige
blanche, blanche, blanche, blanche
Une boule timide
que son coeur a conçu
Une boule de neige
chaude du feu de son coeur
d'une neige éternelle
chaude au fond de mon coeur
Une boule de neige
qui fond au creux de ma main
Une boule de neige
qui fond au creux de son coeur
Une boule de neige
qui éclate, qui éclate
Une boule de neige
nous éclaboussant de joie
Mille boules de neige
avalanche, avalanche
Mille boules de neige
d'une neige éternelle...
2. Ma terre
(Bernard Haillant)
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
Le soir descend, rouge de crépuscule
Le soir descend, entonnoir qui bascule
sur mon front éteint, sur son front éteint
Au pays qui a bu tout mon sang
Au pays assoiffé de lumière
Au pays brûlé d'un rire ardent
qui a dressé les pierres
d'un immense château
qui voudrait mille sanglots
pour éteindre les ruines
encore toutes fumantes
au bûcher sous ses (ces?) cendres
pour être magnanime (?)
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
J'attends de savoir ce que j'attends
craignant de le savoir avant longtemps
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
Forteresse engloutie dans les mers
dont la cloche sonne encore aux soirs d'hiver
Forteresse dont on peut voir alors
un visage qui frissonne dans la mort
Visage peint de brume irradiant sous la lune
le calme du rocher où la Lorelei chantait
ce calme qui s'éteint quand sombre le marin
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
J'attends de savoir ce que j'attends
craignant de le savoir avant longtemps
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
Le soir descend, rouge de crépuscule
Le soir descend, entonnoir qui bascule
sur mon front éteint, sur son front éteint
(Bernard Haillant)
Si je quitte la ville et ce que j'y aimais
Si vers la nuit je pars emportant mon secret
si je m'en vais sans rien tout seul sans idéal
que celui de panser la plaie qui me fait mal
Si j'ai le regard trouble des hommes débauchés
si mon pas est celui de l'ivrogne accablé
Seigneur, toi tu sais bien que ce n'est pas cela
ni crime ni débauche, rien qu'un coeur loin de moi
Qu'importe le sentier qui portera mes pas
Qu'importent les échos qui riront de ma voix
et qu'importe la brume qui me cache le ciel
je vais chercher la paix, je n'ai plus de sommeil
Ne laisse pas, Seigneur, mon coeur être jaloux
Ne laisse pas mon être envier l'autre qui l'aime
Ne laisse pas, Seigneur, en moi sourdre la haine
Je veux croire à l'amour, ou je veux être fou
Si tu entends le soir vibrer une guitare
et si tu vois danser les flammèches d'un feu
si tu entends chanter mon être malheureux
Seigneur, oui, c'est pour eux que je veillerai tard
Car si je pars - mais où? - c'est pour ne pas pouvoir
lorsque viendra le soir ??? mon malheur
Qu'importe la clairière où couleront les heures
les heures que je chanterai pour elle et lui sur ma guitare
Ne laisse pas, Seigneur, mon coeur être jaloux
Ne laisse pas mon être envier l'autre qui l'aime
Ne laisse pas, Seigneur, en moi sourdre la haine
Je veux croire à l'amour, ou je veux être fou
(Bernard Haillant)
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
Ceux qui crient, ceux qui se taisent
Ceux qui pleurent, ceux-là qui chantent
ceux qui fument, dansent ou se vantent
ceux qu'on hait et ceux qui plaisent
Où courent-elles, ces ombres pressées,
à l'œil glauque, à la vie sombre?
de mille soucis, le front froissé
ces pieuses âmes qu'un souffle effondre ?
Où se traînent-ils ces débraillés
ces gouailleurs, ces malappris
et ces guindés droits comme des i
à la chevelure gominée ?
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
D'la Pépinière**, les gardiens entêtés
Les casquettes des P & T
Les secrétaires ayant en tête
un peu d'sténo, des relents d'la dernière fête
Les collégiens dédaigneux du feu vert
les doigts salis sur un toit de voiture
la queue d'cheval qui vous bat la mesure
aux piots(?)* souliers d'la petite écolière
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
Celui-là, plongé dans son journal
ce couple perdu tout au bout d'un banc
Les transistors qui s'posent au Point Central**
et les affreux qui s'ennuient rue Saint-Jean**
La canne du général en retraite
le vieux guidon du vélo d'mon grand-père
le brin d'muguet qui s'vend sur la terrasse des pierres
les cris de ces dames quand l'autobus s'arrête
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
L'agent qui siffle le (du?) "75"
les doux regards volant à la sortie
d'la Sainte Enfance de Marie**
et le voleur nerveux que l'on pince
J'avais quinze ans, je marchais sans mot dire
en ne pensant qu'à ce sourire
allant au bout d'la rue qui n'a pas d'nom
pour, au tournant, la voir sur son balcon
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
Ceux qui crient, ceux qui se taisent
Ceux qui pleurent, ceux-là qui chantent
ceux qui fument, dansent ou se vantent
ceux qu'on hait et ceux qui plaisent
* piot : petit en patois lorrain
** La Pépinière, le Point Central, la rue Saint-Jean, la Sainte-Enfance de Marie : pas de doute, c'est à Nancy que ça se passe !
45 t. Decca
"Mes enfants"
Ils ont flétri toutes mes fleurs
Abandonné toutes mes terres,
Ils ont démontré leur bon coeur
En reniant jusqu'à leur mère,
Ils ont sali les murs blanchis
Ils ont brûlé tous mes habits
Ils ont dévoré mon argent
Et ils en sont fiers, mes enfants.
2. Ils ont volé tous mes fusils
Pour les pointer sur mes amis,
Ils ont saccagé le jardin
Pour y établir leur fortin,
Ils en ont fait un cimetière
En me jetant enfin la pierre
Ils ont achevé leurs parents
Et ils en sont fiers, mes enfants.
3. Ils sont venus cracher enfin
Sur ma tombe et sur mon passé,
Ils ont pendu mon chat, mon chien,
Parce qu'ils venaient y pleurer,
Ils n'ont rien laissé au hasard
Pour être sûrs de mon départ,
Mais je leur pardonne pourtant
Car ils sont toujours mes enfants.
4. Car un jour le vent tournera
Et la folie les quittera
Alors ils s'en viendront pleurer
Sur les restes de mon passé,
Et puis comme ce sont mes fils
Ils feront de mon sacrifice
L'aube d'un nouveau testament
Et je s'rai fier de mes enfants,
De mes enfants,
De mes enfants.
1. Il y a longtemps tous les matins,
En me levant je sentais naître
Un palais dans mon coeur
Ouvert comme une fleur
Pour l'oiseau.
Il y a longtemps, tous les matins,
J'ouvrais tout en grand ma fenêtre
Et j'y mettais du pain,
De petits bouts de pain
Pour l'oiseau
2. Tous les matins, je le voyais
Apparaître au fond du jardin,
Et grandir d'un coup d'aile,
Se détacher du ciel
Mon oiseau.
Tous les matins, il se posait
Comme un nuage sur ma main,
J'étais émerveillé,
Sûr'ment apprivoisé,
Mon oiseau.
3. Un matin, je ne l'ai pas vu
Mais l'enfant du voisin riait,
Jaloux comme il l'était,
Méchant comme il l'était
Pour l'oiseau.
Un matin vide, je l'ai su
Dans une cage il se mourait,
Chez ce voisin voleur,
Chez ce voisin sans coeur
Pour l'oiseau.
4. Le soleil peut bien s'étonner
Si mes volets restent fermés,
Elle est triste l'aurore
Quand un oiseau est mort,
Tremblez, jeteurs de sorts;
L'espoir d'un gosse est mort.
Dis, ne crois-tu pas qu'il faudrait qu'on respire
très loin de ce froid, de ces rues sans sourire
Dis, ne crois-tu pas qu'il faudrait qu'on s'en aille
un peu toi et moi loin de cette grisaille
Dis, ne crois-tu pas qu'il faudrait qu'on gaspille
un peu notre temps pour nous faire la cour
Dis, ne crois-tu pas qu'il serait temps qu'on s'enfuie
chercher le printemps pour se dire notre amour
Dis, ne crois-tu pas qu'on devrait perdre la tête
perdre le sang-froid qui nous gâche la fête
Dis, ne crois-tu pas qu'on devrait faire des folies
oublier le poids des tracas de la vie
Dis, ne crois-tu pas qu'il serait temps qu'on explose
qu'on ait du culot pour rompre le carême
Dis, ne crois-tu pas qu'il serait temps que l'on ose
qu'on dise tout haut à tous les gens qu'on s'aime
Vrai, si tu le crois, je connais la province
où l'on sera les rois que personne n'évince
c'est pas loin d'ici, c'est petit mais tranquille
près du paradis tout en haut de la ville
On habillerait les murs avec des grains de sable
on mettrait de l'azur, du soleil sur la table
et le lit serait de mousse et de feuillage
si tu y venait changer le paysage
Vrai, dis, tu le crois? la la la la la la la
Vrai, dis, tu le crois? Alors, entrez, princesse
La la la la la et permettez-moi
La la la la la enfin une caresse
La la la...
Ref :Un mot écrit sur un buvard
Un mot retrouvé par hasard
Adieu, ça fait toute une histoire, adieu
1. Revoilà la tristesse que ma lampe a trahie
un amour de jeunesse qui a fini sa vie
quelques lettres qui grimacent à l'envers, c'est malin
et que sans un miroir je lis quand même bien
des lettres avec des pleins débordant de chagrin
avec des déliés comme nous à présent
qui se cassent les reins pour se donner la main
qui hésitent à marcher et vont en trébuchant
2.Revoilà la tristesse que ma lampe a trahie
des années de tendresse exhumées de l'oubli
quelques lettres qui grimacent sur un rose insolent
qui fondent, qui s'effacent dans mes larmes d'enfant
Alors moi, ce buvard, je le brûle mais voilà
que les flammes m'apportent ton visage et ton corps
Tu souris... C'est trop tard, la vision n'est plus là
Mais dans les cendres mortes, ce mot y est encore
Ref 2 :Ce mot écrit sur un buvard
Ce mot retrouvé par hasard
Adieu, pour classer une histoire, adieu
Ce mot écrit sur un buvard
Ce mot retrouvé par hasard
Adieu, elle est finie l'histoire, adieu
45 t. SM 17M-370
"Bernard Haillant"
1. Le jour où nous serons vieux
Paroles et Musique Bernard Haillant
25 avril 1967
1. Merci pour ce rayon de soleil sur mes lèvres
Qui me délie la langue et m'incite à chanter,
Merci pour cette eau forte qui me guérit ma fièvre
De ses pleines gorgées de vigueur, de santé.
Je t'aime sans savoir et soutire ton lait
Qui me repaït de joie, qui ne saurait tarir,
Jamais tu ne croiras que tu m'as tant donné,
Tu m'as réenfanté et je voudrais te dire
Refrain
Que le jour où nous serons vieux,
Au dernier soir de notre hiver,
Tu sais, tu pourras être fière
D'avoir rendu un homme heureux...
2. Merci pour cette brise qui veut que je respire
Et pour cet ouragan qui redresse mes reins,
Merci pour un seul mot où l'espoir sait sourire
Et pour ces poésies rejaillies de ton sein ;
Pardon si je te pille, si je te mets à nu,
Et s'il me faut ta chair, ton sang pour me nourrir,
Toi, qui toujours me donnes et ne veux de reçu
Quand je n'ai à t'offrir que ces vers pour te dire
Coda
Que le jour ou nous serons vieux,
Au dernier soir de notre hiver,
Tu sais, tu pourras être fière
D'avoir rendu un homme heureux ;
Le jour où les yeux dans les yeux
D'un baiser nous quitterons la terre,
Oh tu sais, tu pourras être fière
D'avoir rendu un homme
heureux.
Paroles et musique : B. Haillant
Te voilà déjà partie,
Et me revoilà perdu
Dans une ville inconnue
où plus rien ne m'est compris
Plus de poutres aux vieux toits
Plus de quais, de pavés nus,
Mais dans des rues bien trop rues
Rien que moi un peu trop moi
Et la coupe est vide
Et la coupe est vide
Et ma soif si grande à combler
A mes pas qui sonnent faux
De ne répondre à personne
A mes yeux que rien n'étonne
Mais que blesse un gris (?) trop beau (??)
A mon rythme qui se fêle
sur des couples insupportables
Sur des trottoirs misérables
je puise un vin que j'appelle
La coupe en est vide
La coupe en est vide
Et ma soif si grande à combler
Mais voilà, le vent m'éveille
Bon Dieu, je respire enfin
Et puis le ciel me retient
Entre nu (?) d'une étincelle
Alors les rues se décantent
Les vieux toits sont refleuris
Et les quais ont repris vie
Vrai, te v'là en moi qui chante
Que la coupe sera pleine
Que la coupe sera pleine
Ma soif à jamais apaisée
D'un vin de soie et de laine
D'un vin de ciel et d'haleine
Qui ne me manquera jamais
Paroles et musique : Bernard Haillant
mars 1967
1. L’oiseau de mon île
S’en revient, je crois,
Il quitte la ville
Offerte aux frimas,
J’ai vu le soleil
Sur mon territoire
En perdre le sommeil
Se coucher plus tard
2. L’oiseau de mon île
Est proche, je crois
Là-bas, le grésil
glisse sur les toits
J’ai vu mes forêts
Grandir aux bourgeons
Et courir jusqu’aux haies
Où naissent les joncs
Pont
L’oiseau de mon île
Arrive, je crois
Là-bas se faufile
A l’orée du bois
Et j’ai vu ma rivière
Bercer les roseaux
Et j’ai vu ma lumière
Sourire aux coteaux
3. L’oiseau de mon île
Fait son tour d’honneur
Le tour de mon île
Qu’il connaît par cœur
Dans un morceau de ciel
Où son corps s’étire
Dans un baiser de miel
Ouvert aux soupirs
Coda
Dans des draps de soleil
Et mes bras dociles
Car il a bien sommeil
L’oiseau de mon île...
Paroles et musiques : BH
Petits enfants, cette histoire est pour vous
Petits enfants, le soleil était doux
Et les vergers croulaient de fruits
Et les blés frémissaient de vie
Les torrents riaient, mais depuis
Mais depuis...
Petits enfants, il y avait des saisons
Que l'on aimait même aux jours de mousson
Les lions rugissaient pour blaguer
L'orage grondait pour fêter
La renaissance de l'été
Mais depuis...
Petits enfants, que la neige était belle
Et propre, et douce, constellée d'hirondelles
Y'avait des cavernes étranges
Cachant trésors de fées et d'anges
Du sable et des tartes à l'orange
Mais depuis...
Petits enfants, là vivaient un garçon
Et une fille, pleins de sève et mignons
Avec les vents ils gambadaient
Du feu, de l'eau ils se jouaient
Sur la Grande Ourse ils s'endormaient
Mais depuis...
Mais depuis, petits enfants, écoutez,
Ils ont grandi et se sont crus tout puissants
Alors... Alors voilà, c'était, c'était, c'était...
Depuis... Attention, feu ! Garnements
45 t. SM
"Chansons ouvrières 1"
1. La bande à Riquiqui (Clément, Debaisieux)
2. Quand les paroles dégèleront (Pottier, Debaisieux)
45 t. SM
"Chansons ouvrières 2"
1. Ensemble nous tiendrons le coup (Debaisieux, folklore américain)
2. Qui veut avoir misère (complainte du 18° siècle, Debaisieux)
45 t. SM
"Le bal d'Hortense"
45 t. AZ SC 522
"La prodigieuse aventure du cuirassé Potemkine"
1. Potemkine (Ça tourne pas rond dans les carrés)
Y. Dautin - A. Le Douarin
Maxime Le Forestier
Renaud, M. Le Forestier - M. Le Forestier