45 tours (1963-72) disques du groupe Crëche (1973 -77) et enregistrements divers
1964
45 t. Bel Air
"Bernard Haillant accompagné par Clyde Borly et son orchestre"
(Bernard Haillant)
Une boule de neige
blanche, blanche, blanche, blanche
Une boule de neige
qui naît au creux de la main
Une boule de neige
blanche, blanche, blanche, blanche
Une boule de neige
naquit au creux de mon coeur
Une boule de neige
vole, vole, vole, vole
Une boule de neige
que ma main a lancée
Une boule de neige
folle, folle, folle, folle
Une boule timide
que mon coeur a lancée
Une boule de neige
tombe, tombe, tombe
Une boule de neige
que son coeur a reçu
Une boule de neige
blanche, blanche, blanche, blanche
Une boule timide
que son coeur a conçu
Une boule de neige
chaude du feu de son coeur
d'une neige éternelle
chaude au fond de mon coeur
Une boule de neige
qui fond au creux de ma main
Une boule de neige
qui fond au creux de son coeur
Une boule de neige
qui éclate, qui éclate
Une boule de neige
nous éclaboussant de joie
Mille boules de neige
avalanche, avalanche
Mille boules de neige
d'une neige éternelle...
(Bernard Haillant)
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
Le soir descend, rouge de crépuscule
Le soir descend, entonnoir qui bascule
sur mon front éteint, sur son front éteint
Au pays qui a bu tout mon sang
Au pays assoiffé de lumière
Au pays brûlé d'un rire ardent
qui a dressé les pierres
d'un immense château
qui voudrait mille sanglots
pour éteindre les ruines
encore toutes fumantes
au bûcher sous ses (ces?) cendres
pour être magnanime (?)
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
J'attends de savoir ce que j'attends
craignant de le savoir avant longtemps
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
Forteresse engloutie dans les mers
dont la cloche sonne encore aux soirs d'hiver
Forteresse dont on peut voir alors
un visage qui frissonne dans la mort
Visage peint de brume irradiant sous la lune
le calme du rocher où la Lorelei chantait
ce calme qui s'éteint quand sombre le marin
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
J'attends de savoir ce que j'attends
craignant de le savoir avant longtemps
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
Hé ho ma terre, hé ho ma terre
Le soir descend, rouge de crépuscule
Le soir descend, entonnoir qui bascule
sur mon front éteint, sur son front éteint
(Bernard Haillant)
Si je quitte la ville et ce que j'y aimais
Si vers la nuit je pars emportant mon secret
si je m'en vais sans rien tout seul sans idéal
que celui de panser la plaie qui me fait mal
Si j'ai le regard trouble des hommes débauchés
si mon pas est celui de l'ivrogne accablé
Seigneur, toi tu sais bien que ce n'est pas cela
ni crime ni débauche, rien qu'un coeur loin de moi
Qu'importe le sentier qui portera mes pas
Qu'importent les échos qui riront de ma voix
et qu'importe la brume qui me cache le ciel
je vais chercher la paix, je n'ai plus de sommeil
Ne laisse pas, Seigneur, mon coeur être jaloux
Ne laisse pas mon être envier l'autre qui l'aime
Ne laisse pas, Seigneur, en moi sourdre la haine
Je veux croire à l'amour, ou je veux être fou
Si tu entends le soir vibrer une guitare
et si tu vois danser les flammèches d'un feu
si tu entends chanter mon être malheureux
Seigneur, oui, c'est pour eux que je veillerai tard
Car si je pars - mais où? - c'est pour ne pas pouvoir
lorsque viendra le soir ??? mon malheur
Qu'importe la clairière où couleront les heures
les heures que je chanterai pour elle et lui sur ma guitare
Ne laisse pas, Seigneur, mon coeur être jaloux
Ne laisse pas mon être envier l'autre qui l'aime
Ne laisse pas, Seigneur, en moi sourdre la haine
Je veux croire à l'amour, ou je veux être fou
(Bernard Haillant)
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
Ceux qui crient, ceux qui se taisent
Ceux qui pleurent, ceux-là qui chantent
ceux qui fument, dansent ou se vantent
ceux qu'on hait et ceux qui plaisent
Où courent-elles, ces ombres pressées,
à l'oeil glauque, à la vie sombre?
de mille soucis, le front froissé
ces pieuses âmes qu'un souffle effondre ?
Où se traînent-ils ces débraillés
ces gouailleurs, ces malappris
et ces guindés droits comme des i
à la chevelure gominée ?
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
D'la Pépinière**, les gardiens entêtés
Les casquettes des P & T
Les secrétaires ayant en tête
un peu d'sténo, des relents d'la dernière fête
Les collégiens dédaigneux du feu vert
les doigts salis sur un toit de voiture
la queue d'cheval qui vous bat la mesure
aux piots(?)* souliers d'la petite écolière
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
Celui-là, plongé dans son journal
ce couple perdu tout au bout d'un banc
Les transistors qui s'posent au Point Central**
et les affreux qui s'ennuient rue Saint-Jean**
La canne du général en retraite
le vieux guidon du vélo d'mon grand-père
le brin d'muguet qui s'vend sur la terrasse des pierres
les cris de ces dames quand l'autobus s'arrête
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
L'agent qui siffle le (du?) "75"
les doux regards volant à la sortie
d'la Sainte (dl'enceinte??) Enfance de Marie (?)
et le voleur nerveux que l'on pince
J'avais quinze ans, je marchais sans mot dire
en ne pensant qu'à ce sourire
allant au bout d'la rue qui n'a pas d'nom
pour, au tournant, la voir sur son balcon
Les gens vont, les gens viennent,
me direz-vous sur quel chemin?
Quittant tout, vite ils reviennent
au carrefour des mille destins
Ceux qui crient, ceux qui se taisent
Ceux qui pleurent, ceux-là qui chantent
ceux qui fument, dansent ou se vantent
ceux qu'on hait et ceux qui plaisent
* piot : petit en patois lorrain
** La Pépinière, le Point Central, la rue Saint-Jean : pas de doute, c'est à Nancy que ça se passe !