Remonter la rivière
Cri-poème symphonique
30 cm. SM 30 15.61 / RLR 08D 1987

textes et
musiques BH
Dédicace
-
Atoulé zom'biki
Prologue
-
La brisure
Ière
partie : Toucher la blessure
-
Exorcisme
-
Cri et résonances
-
"Il n'est pas bien facile... (I)"
-
"Coucou, je suis la mort..."
-
"Il n'est pas bien facile... (II)"
-
La brisure (reprise)
IIème
partie : Non, je n'ai pas pleuré
-
"Toujours est-il que t'es morte..."
-
"Mais certaines nuits..."
-
"Il n'est pas bien facile...
(III)"
IIIème
partie : Dieu est très occupé
-
Kheûr
-
"En ce temps-là..."
-
"Mais il a cependant,
toutefois..."
-
"Les sacrements sont passés
d'mode..."
-
"Vous voulez rire..."
-
"Oui, faudra bien qu'elle
parle..."
-
Final
Dédicace :
1.
Atoulé zom'biki

Atou
Atoulé
Atoulé
zom’biki
Ontu ontou
oronha
Fèra
Veklamor…
À tous les
zombis qui
À tous les
zombis qui
À tous les
zombis qui
Ont eu, ont
ou auront
Affaire avec
la mort,
À tous les
zombis qui
À tous les
zombis qui
À tous les
zombis qui
Ont eu, ont
ou auront
Affaire avec
la mort…
À tous les
zombis qui,
Quelle qu’en
soit la façon
Ont eu, ont
ou auront
Affaire avec
la mort ;
À tous les
autres aussi
Immortels je
présume
Les
bien-portants d’abord ;
Les
bien-portants d’abord
Qu’ont pas
connu un rhume,
Ni un pet, ni
un mort
Et font des
yeux tout ronds
Et
s’indignent, s’étonnent
Du grand cas
que j’en fais
Dans ma tête
à chansons !
À tous les
zombis qui
À tous les
zombis qui
À tous les
zombis qui
Ont eu, ont
ou auront
Affaire avec
la mort,
À tous les
zombis qui
À tous les
zombis qui
À tous les
zombis qui
Ont eu, ont
ou auront
Affaire avec
la mort…
(1984 /
1985)

Prologue
2.
La brisure 
Je cherche où
y a la césure,
Est-c’ ma
mère,
Est-c’ ma
mère,
Je cherche où
y a la césure
D’avec le
petit enfant,
Saignez,
saignez certitudes
Ces absurdes
solitudes
Semées en
plein champ d’amour ;
Oh, pourquoi
cette fêlure,
Est-c’ la
peur,
Est-c’ la
peur,
Oh, pourquoi
cette fêlure
Aux cris du
petit enfant,
Ce qu’il en
faut de grimaces
Pour ne pas
perdre la face
Face-à-face
au champ d’amour ;
Je cherche où
y a la brisure,
Est-c’ la
mort,
Est-c’ la
mort,
Je cherche où
y a la brisure
Au corps du
petit enfant,
Dieu ou
diable en débandade
Tu tiens
debout par bravade
Perdu au
plain-chant d’amour ;
… Cherche le
port de sa mère
Et le report
de sa mort,
Cherche sa
mère et se perd
Dans le
repère de sa mort…
Oh, pourquoi
cette blessure,
Est-c’ la
vie,
Est-c’ la
vie,
Oh, pourquoi
cette blessure,
Si vive au
petit enfant,
S’ouvre sans
cesse et suppure,
Le soumet et
le censure
Au plein des
plains-chants d’amour…
(1983 et
fin 1986)
Voici la Noël,
Voici que
vient le temps
Où le petit
enfant
Se réveille à
nouveau,
Voici la Noël,
Ma mère, t’en
souvient-il,
Tu me faisais
asile
Sur ton corps
bien au chaud.
(21 décembre 1968 - extrait)

REMONTER LA RIVIERE
Ière partie : toucher à la
blessure
3. Exorcisme

L’homme qui
pleure a les yeux propres
– Il est
beau, l’homme qui pleure ! –
L’homme qui
pleure est un vainqueur :
– Il a moins
peur de sa peur ! –
Allons,
allons-y,
Pressons,
C’est l’heure

4.
Cri et résonances (instrumental)


5.
" Il n'est pas bien facile
... (1) " 
Il n’est pas
bien facile
Il est si
douloureux
Et même
dangereux
À qui n’est
pas habile
Remonter la
rivière
Remonter tout
du long
Le cours de
ces questions
À te poser ma
mère
Oui faudra
bien ma mère
Oh ma mère,
sans honte,
Un jour
régler nos comptes
Remonter la
rivière
Il n’est pas
bien facile
Il est si
douloureux
… même
dangereux
Pourtant il
faudra bien en v’nir là,
C’est sûr,
Toucher à la
blessure,
Lui d’mander
pourquoi elle est partie,
Si c’est
qu’elle en avait assez d’ nous autres,
Si c’est
qu’elle voulait prendre des vacances,
Si c’est
qu’elle avait fait l’ plein d’ son temps
Si c’est qu’
le goutte-à-goutte de l’existence
Avait fini
par faire déborder l’ vase
Ou bien si
c’est plus simplement…
La mort,
La mort,
celle des images,
La mort,
celle des images avec une vraie faux,
Qui s’rait
v’nue s’accrocher
Sournoisement
Au gyrophare
bleu de l’ambulance
Dans la nuit
froide
Qui va de
Belfort à Nancy,
La mort,
La sal’ mort
avec son suaire
Qui s’rait
v’nue s’embusquer à la porte cochère
De l’Hôpital
Central ;
La mort,
La mort
kleptomane
Qui s’rait
v’nue la faucher en loucedé
Au nez et à
la barbe du chirurgien,
Mort cabotine
En
plein sous les projecteurs du bloc
opératoire !

6.
"Coucou, je suis la mort... "

Coucou !
Je suis la
mort…
Je suis la
grande artiste,
La pro, la
spécialiste,
Je suis la
plus douée d’entre tout’s les générations
(In vitam
æternam, in vitam æternam, in vitam æternam…)
Satanesque et
divine
Je suis la
plus maline,
Bien plus
machiavélique
Qu’Agatha,
qu’Agatha, qu’Agatha Christie !
Irrésistible
et sûre de moi
Je vous fais
payer le prix fort,
Vous ne
pouvez rien contre moi
Je suis la
vraie cheftaine de mort…
Mon p’tit
gars ta mère j’ viens la prendre
Pour mes étrennes
Mais allez,
bonne année tout d’ même
Et bonne
santé !
Mon p’tit
gars ta mère j’ viens la prendre
Pour mes
étrennes
Mais allez,
bonne année…
Et
bonne santé !

7.
"Il n'est pas bien facile... (2)"

Il n’est pas
bien facile
Il est si
douloureux
Et même dangereux
À qui n’est
pas habile
Remonter la
rivière
Remonter tout
du long
Le cours de
ces questions
À te poser ma
mère
Oui faudra
bien ma mère
Oh ma mère,
sans honte,
Un jour
régler nos comptes
Remonter la
rivière
Il n’est pas
bien facile
Il est si douloureux
Et même…

8.
La brisure (reprise)
(1983 et
fin 1986)
Il n’est pas
bien facile
Il est si
douloureux
Et même dangereux
À qui n’est
pas habile
Remonter la
rivière
Remonter tout
du long
Le cours de
ces questions
À te poser ma
mère
Oui faudra
bien ma mère
Oh ma mère,
sans honte,
Un jour
régler nos comptes
Remonter la
rivière
Il n’est pas
bien facile
Il est si douloureux
Et même…

IIème partie : Non, je n'ai
pas pleuré
9.
"Toujours est-il que t'es
morte..." 
Toujours
est-il que t’es morte,
Que t’es plus
là,
Que tu
manques ;
Toujours
est-il que t’as quitté not’ monde,
Que tu joues
les extra-terrestres :
Un p’tit
vaisseau spécial
S’est mis à
feu dans ta tête
Crac !
T’as changé
d’ galaxie…
Et nous
autres,
On est resté
là, en bas,
Comme des
cons,
Avec un grand
trou en plein milieu d’ la famille
Et cette
espèce de sal’ sanglot
En train d’
grogner au fond d’ la gorge
– Allez,
couché ! –
Non,
Non, j’ n’ai
pas pleuré
Même devant
ton visage de dormeuse calme
Dans la
morgue doucement éclairée
Non, j’ n’ai
pas pleuré
Même quand le
curé y est allé un peu fort
Avec son
sermon
Non, j’ n’ai
pas pleuré
Même quand
les pelletées de terre
S’amusaient à
sauter à cloche-pied,
À jouer à la
marelle à p’tits cris pointus
– Terre,
ciel, enfer –
Sur le ventre
d’ ton lourd manteau de bois
Non, j’ n’ai
pas pleuré
Seulement
voilà,
J’ crois bien
que j’ai comme une vieille ardoise de larmes
Que j’ n’ai
jamais réussi à régler
Et ma vie en
a été tout embrouillée,
Ma vie,
La vie,
La vie qui
continue,
Qui
fait comme si de rien n’était !

10.
"Mais certaines nuits..."

Mais
certaines nuits
Me sont venus
ces drôles de rêves
Où les
voyageurs ne sont jamais partis ;
Où les
fantômes reprennent leurs vieux rôles
Avec un air
un peu compassé,
Nous font des
ronds de jambe
Et des
sourires de cire ;
Où les
fantômes,
Pas très à
l’aise,
Pas vraiment
fiers d’eux-mêmes,
Nous tendent
leurs bras d’automates,
Nous
embrassent maladroitement ;
Au matin
Les draps ont
pris des rides,
Au matin
On se
réveille dans un débris de fausses caresses
– Faut tout
balayer, nettoyer, ranger,
Mettre en
ordre,
Faut plus qu’
ça traîne… –
On a mal à
l’insouciance,
On n’ s’en
remet pas tout à fait…
Et défense à
la souffrance
De
remontrer le bout de son nez !

11.
"Il n'est pas bien facile... (3)"

Il n’est pas
bien facile,
Il est si
douloureux…
Remonter la
rivière,
Remonter tout
du long…

IIIème partie : Dieu est très
occupé
12.
Kheûr (chœurs)


13.
"En ce temps-là..."

En ce
temps-là,
J’ai cru
juste et bon,
J’ai cru
préférable de m’adresser à Dieu,
Directement à
Lui
Plutôt qu’à
ses « Sanctus, sanctus, sanctus »,
À Dieu qui,
Dans sa
Grande Miséricorde,
Dans son
Infinie Sagesse,
Dans son
Immense Bonté,
Dans son
Incommensurable Tendresse
Daignerait
m’accorder sa Toute-Puissante Bénédiction,
Me oindre de
sa Force et de sa Grâce,
Répandre sur
moi le lait de ses consolations
Et ainsi, me
guérir de ces petites blessures
Occasionnées
par les mille vicissitudes de la vie,
Par Lui, avec
Lui, et en Lui,
Tout Honneur
et toute Gloire
Dans les
siècles des siècles, a…
… Mais Dieu
est très occupé !
Et puis les
bavures, ça l’ connaît,
Alors Il n’a
pas le temps de tout récupérer,
Il ne peut
pas tout racheter,
Il est
Unique !
Alors, vous
pensez, le service après-vente,
Il s’en fout
un p’tit peu…
Sans compter
que ce n’ sont pas les morts qui manquent,
Ni les
estropiés, les dingues, les sans-logis,
Les affamés,
les femmes battues, les immigrés,
Clodos, camés
et autres enfants prodigues,
Brebis
galeuses, perdues, égarées…
Et attention,
Ce n’ sont
pas ses seules occupations,
À Il !
Y a aussi le
courrier, du genre :
« Pour
avoir mon examen,
Pour vaincre
ma timidité,
Pour gagner
ma guerre,
Pour réussir
en amour, en affaire… »
Enfin,
Qu’Il soit
Allah, Vichnou,
Le Père, le
Fils ou le Saint-Esprit,
Ainsi est-Il
qu’Il ne répond pas !

14.
"Mais, Il a cependant, toutefois... "

Mais Il a
cependant, toutefois,
Disposé un
certain nombre de répondeurs automatiques
Ou, plus
exactement, semi-automatiques,
Ici-bas,
Sur cette
planète…
Oh je m’en
souviens,
Lorsque
j’allais me confesser,
À cet âge
tendre où l’on commence à mijoter
De ces
mignons petits péchés
Contre la
pureté
– Par pensée,
par parole, par action –
« Combien
de fois, en quelles circonstances,
Dites-moi
tout, mon petit… »
Oh, une fois
confessé,
Lorsque je
sortais de l’église,
Pénitence
achevée
– Un Pater,
deux Ave –
Je m’ sentais
tellement bien,
Tellement
content,
Léger ;
J’étais
devenu comme subitement bon,
Heureux comme
rarement je l’ai été…
C’est que je
devais avoir, en c’ temps-là,
Ce qu’on
appelait, enfin c’ qu’on appelle toujours,
La foi du
charbonnier…
Mais Dieu,
qu’il en est passé de l’eau
Sous les
ponts mais, hélas,
On n’ peut
pas être et avoir été ;
Tant va la
cruche à l’eau
Qu’à la fin
elle se lasse,
La magie
n’est plus c’ qu’elle était
– Oh ben là,
si tu t’ mets à réfléchir, à penser,
C’est foutu,
hein ! –
Autres temps,
Autres
mœurs :

15.
"Les
sacrements sont passés d'mode... "

Les
sacrements sont passés d’ mode
On prend
juste des médicaments !
On s’arrange
sur un autre mode
Avec un psy,
probablement !
Un leader,
Un
dompteur-animateur
–
Super ! Super ! Super ! –
On paie banco
Sans piper
mot
Son pape, son
pope
Chacun
choisit son camp,
Son gourou
(Et c’est
dans la poche…)
On ne
processionne plus,
Dès lors, on
manifeste
Un coup pour
donner tort
Et un coup
pour avoir raison,
Un p’tit coup
pour nos droits,
Un coup pour
leurs devoirs,
Un coup pour
leur faire voir,
Nom de Dieu,
qu’on n’est pas si con !
Un coup pour
que ça change
Car c’était
mieux dans l’ temps,
Un coup pour
qu’on s’ repose,
Un coup pour
qu’on ait du boulot,
Tire ton coup
pou’ l’ confort,
Ton p’tit
coup d’aventure,
Ton coup, ton
p’tit coucou
Pour le cours
du napoléon !
Chacun se
débrouille comme il peut
Pour trouver
son joint,
Son ciel
bleu,
Son bonus,
Son
mieux-être,
Son
supplément d’âme,
Son loto,
Son jeu des
mille francs,
Enfin, un
truc qui gagne vraiment
Qui peut
rapporter un cœur gros
Comme un’ bombe
sur un quai d’ métro !
On est prié
d’ faire l’appoint,
La machine ne
rend plus la monnaie
On est prié
d’ faire l’appoint,
La machine ne
rend plus la monnaie.
Enfin, on
s’organise,
Entre
insectes humains,
Tout
simplement,
Et c’est
mieux ainsi !
Seulement le
malheureux,
Le difficile,
C’est qu’ les
hommes,
Ils sont
tell’ment nombreux…
Alors, on
n’en a jamais fini, avec eux,
C’est
comme avec les morts !

16.
"... Vous voulez rire !"

Ben,
Parc’ que n’
croyez tout d’ même pas qu’il n’y ait qu’ ma mère !
Vous voulez
rire !
Bon, bon,
allez,
Tirons un
trait,
Faisons une
croix
Sur les
grands-pères et les grands-mères,
Soit, je vous
l’accorde ;
Mais
voyez-vous,
J’aimerais
quand même poser quelques insolentes questions
À ce frère
Qu’a même pas
eu l’ courage d’attendre que j’ naisse
Pour mourir,
C’est vous
dire !
Qu’est-c’ tu
s’rais dev’nu maint’nant, hum ?
Un p’tit
bourgeois, un sal’ con,
Un vieux
schnock, un arriviste,
Un
« laissez-les vivre » !
Un demeuré,
Un
syndicaliste comme ton père,
Un mec sympa,
Un frère ?
Dis,
Michel !
Tu réponds
pas…
Et toi,
Robert,
Qui v’nais
boire not’ café !
Espèc’ de
chef scout à la gomme
Qui f’sais
semblant comm’ si t’étais d’ la famille…
Et puis un
beau matin,
Hop, salut
les gars,
Vingt-quatre
ans,
J’ me tire,
J’ vous fais
ma révérence !
Oh, toi aussi
tu t’ la fermes, hein ?
C’est ça,
Tais-toi…
Si j’ai des
problèmes,
J’ai qu’à
voir mon aumônier ?
…
« Scout toujours »
Foi du
charbonnier, va !
Cheveux frais
coupés…
Seul’ment
voilà,
Les miens,
sur le d’ssus,
Y s’ sont
laissé aller !
Alors moi
aussi,
J’ me suis
laissé aller, tiens !
Du coup, j’
vais plus m’ confesser !
Oh, j’écris
des p’tits poèmes,
Des p’tits
trucs, quoi,
Faut bien
vivre…
Mais si j’
vous dis tout ça,
N’allez
surtout pas en conclure un peu trop vite
Que c’est
pour vous encombrer l’esprit avec mes salades,
Non, pas du
tout !
Pensez, c’est
juste pour vous faire passer un bon moment,
Pour vous
divertir,
Vous faire
rêver, sourire,
Pleurer,
peut-être
– Il est
beau, l’homme qui pleure –
Et puis pour
vous prendre comme témoins,
Comme ça, ma
mère
Elle pourra
pas dire que j’ lui ai rien d’mandé,
Puisque vous
s’rez là pour dire :
« Si,
si, il a osé, le salaud ! »
Parc’ qu’il
faudra bien qu’ tu t’expliques,
À la fin,
Que tu m’
dises qui t’étais !
Tu sais,
J’ suis plus
très sûr de t’avoir connue,
Depuis l’
temps…
D’ailleurs,
As-tu
seul’ment vraiment existé ?

17.
" Oui, faudra bien qu'elle
parle..."

Oui, faudra
bien qu’elle parle,
Qu’elle me
dise comment elle aurait tourné,
De quel côté
elle voterait,
Si elle irait
encore à la messe tous les dimanches,
Si elle
distribuerait toujours le bulletin paroissial
Et celui de
ces dames de la ligue,
Ce qu’elle
penserait de la libération des femmes,
De la
contraception,
Des I.V.G.,
du T.G.V., de la T.V.,
du nucléaire,
De la grève
de la faim
Et du nouveau
vélodrome d’hiver,
De la bombe à
neutrons
Et de la
troisième guerre mondiale,
Des enfants
prostitués,
Du dialogue
nord-sud,
Des pays
non-alignés,
Du renouveau
de l’Islam,
De la montée
de la violence ;
Des réfugiés,
des déportés, des disparus,
Des
prisonniers, des otages et de la torture,
Du Liban, de la
Pologne, du Salvador
Et du
Nicaragua,
De la France profonde
Et des
tenants de la légitime défense,
De lady D.,
de Jean-Paul II, du tchador
Et de
l’abolition d’ la peine de mort ;
Qu’elle me
dise si elle croit aux trent’-cinq heures,
À la
solidarité des travailleurs,
Si elle a
déjà rencontré des chômeurs heureux,
Qu’elle me
dise
Ce qu’elle
pense du train où vont les choses
Et des
pourquoi et des comment
Et des
chansons qu’ je fais maint’nant
Et puis
surtout
Savoir,
Oh, savoir
Si tu t’
sentirais bien
Chez nous…

18.
Final

Oui, faudrait
bien ma mère,
Oh ma mère,
sans honte,
Enfin régler
nos comptes,
Remonter la
rivière…
février /
mars 1982
