Petite
sœur des îles
30
cm. SM/Arc-en-ciel 1976
-
Donne-moi une île
-
Et toc !
-
Parahi oe Tahiti
-
Qui émoussa le fil de mon couteau de chasse
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Dick le Mélanésien
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Petite sœur des îles
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Les passes sont étroites
-
La Vaïma
-
Ballade du bout des mondes
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Peuples du Pacifique
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Femmes, filles
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Mon cœur de roseau
1.
Donne-moi
une île
Paroles et
musique
Bernard Haillant
1975
DONNE-MOI
UNE
ÎLE (ter)
UNE
ÎLE AMARRÉE,
1
Une île
amarrée à la rose des vents du sud,
À l’aile
doucement déchirée d’un nuage,
Et pour
mesurer le temps qui s’offre et se dénude
Le sablier
qui coule au ventre de ta plage.
Poisson cru
et citron vert
Ton lait de
coco
C’est bon
pour la peau,
Poisson cru
et citron vert
Ton ukulélé
C’est bon
pour danser.
DONNE-MOI
UNE
ÎLE (ter)
UNE
ÎLE AMARRÉE,
2
Une île
amarrée aux points cardinaux de tes membres,
À l’aile
doucement dénouée de ta robe,
Et pour
mesurer le temps qu’il m’a fallu t’attendre
Flux et
reflux battant au centre de tes globes.
Poisson cru
et citron vert
Ton lait de
coco
C’est bon
pour la peau,
Poisson cru
et citron vert
Ton ukulélé
C’est bon
pour aimer...
DONNEZ-MOI
UNE
ÎLE…
2. Et toc !
Texte de
Bernard
Haillant
1972 - 1975
S’il vous
plaît ?
Si j’ai
quelque chose à déclarer ?
Oh !
non,
Monsieur le
Douanier,
rien…
Enfin,
presque rien…
Juste un
couteau,
un beau petit
couteau,
un beau petit
coup de couteau
là,
en plein mon
cœur
TOC !
Non, non,
maman,
ça ne fait
pas très mal,
au début si,
là oui,
TOC !
ça fait mal,
mais tu sais,
il y a longtemps…
C’était…
Je crois bien
que c’était une femme,
une femme
sirène
– toi le
poète, dis-leur ! –
une espèce de
lorelei made in croix du sud,
très grande,
très belle,
très…
Je ne l’avais
pas sentie venir
avec ses
longs cheveux noirs comme une nuit d’amour,
elle se
balançait devant moi comme une de ces reines
qui n’ont
jamais existé,
tu sais,
elle m’a
tendu une fleur,
une fleur
fraîche cueillie au creux de sa tempe,
une drôle de
fleur,
très douce,
très blanche,
très
« vas-y, sens-moi ! »,
très
« tu ne m’oublieras plus… »,
une fleur
très fleur en somme.
Alors j’ai
tendu la main
TOC !
Non, non,
Monsieur
l’Inspecteur,
non, ce
n’était pas elle,
j’ai menti,
mais ne
cherchez pas dans les bordels,
je vois bien
que vous ne connaissez rien au ciel,
vous dites
n’importe quoi,
M’sieur
l’Abbé,
j’ai pas vu
un ange,
j’ai vu…
C’était un
homme !
Oui, un
homme,
près du
marché,
entre le
marché et le port aux coquillages d’étoiles,
là où les
soleils sont à quai vers six heures ;
il avait
aussi une fleur qui piroguait dans ses cheveux,
et la fleur,
– j’te
l’jure, mon enfant –
elle s’est
penchée pour lui dire quelque chose à l’oreille,
alors ça
s’est approché de moi comme un sourire au coin des lèvres,
et d’un seul
coup ça a été comme chez nous un arbre de Noël,
comme un
vieil ami retrouvé.
Alors je lui
ai tendu la main
ET TOC !
Pardon,
M’sieur l’juge,
vous avez
encore raison,
c’est pas
beau de dire n’importe quoi,
ce n’était
pas lui,
vous avez
raison,
c’est sûr
qu’il n’est pas coupable puisque
c’est
l’enfant…
Tu sais,
l’enfant nu
comme les vacances…
Y avait comme
un déluge à foutre du poisson dans l’air,
et lui il
jouait,
il riait,
et son rire
poisson-volant dansait comme un ballon
dans les
flaques de ciel renversé,
et son
ballon,
il a roulé
jusqu’à mes pieds,
il était
beau,
beau comme
une fleur-enfant
ronde et
mûre…
Alors je me
suis baissé pour le ramasser,
pour jouer un
peu moi aussi.
J’ai tendu la
main
TOC !
Docteur,
Docteur !
Non,
n'y touchez
pas,
n’y touchez
plus,
laissez ce
couteau,
faut pas me
l’enlever,
c’est à moi
qu’on l’a donné,
il est si
bien ici,
il est comme
chez lui,
tu sais,
Madame, je ne suis pas fou…
C’est comme
un clou dans ma chambre à air !
tant qu’il
est dedans
merci, ça va,
ça tient le
coup,
c’est du
solide,
je peux
rouler ma bosse,
mais si tu
l’retires
TOC !
je
crève…
3. Parahi oe Tahiti
Paroles
Bernard
Haillant
Musique
folklore
tahitien et Bernard Haillant
1972 - 1975
PARAHI
OE
TAHITI,
LE
PARADIS
C’EST
QUAND IL N’Y AURA PLUS D’ADIEU
À
TAHITI ;
MAIS
AUJOURD’HUI,
PARAHI
OE
TAHITI,
MON
DIEU QU’IL Y EN A DES ADIEUX
À
TA-A
À
TAHITI.
couplet
Du collier de
fleurs de tiaré
Au collier de
coquillages,
Sitôt le
premier fané
L’autre pèse
en mon bagage.
PARAHI
OE
TAHITI,
LE
PARADIS
C’EST
QUAND IL N’Y AURA PLUS D’ADIEU
À
TAHITI ;
MAIS
AUJOURD’HUI,
PARAHI
OE
TAHITI,
MON
DIEU QU’IL Y EN A DES ADIEUX
À
TA-A
À
TAHITI.
4. Qui émoussa le fil de mon
couteau
de chasse
Paroles et
musique
Bernard Haillant
1972 - 1975
Qui émoussa
le fil de mon couteau de chasse,
Sinon vent de
sel, vent de mer,
Averses,
temps obscur,
Sinon le
temps qui dure,
Et puis-je
encor risquer,
Vagues noires,
vagues mortes,
Vagues
déboussolées,
Et puis-je
encor risquer
Un seul pas
sans trembler,
Qui émoussa
le fil de mon couteau de chasse,
Sinon le pain
trop dur,
Sinon
ventre-rocaille
Où j’espérais
creuser mon puits,
Et puis-je
encor goûter,
Terres
noires, terres mortes,
Terres
désenchantées,
Et puis-je
encor goûter
Le fruit mûr
du soleil ?
Qui émoussa
le fil de mon couteau de chasse,
Sinon casques
et masques,
Sinon
« l’heure c’est l’heure ! »
Et ces
oiseaux d’acier
Qui dénouent
ce qu’ils nouent,
Et puis-je
encor chanter,
Villes
noires, villes mortes,
Villes
désabusées,
Et puis-je
encor chanter
Mon île si
fragile,
Qui émoussa
le fil de mon couteau de chasse,
Sinon tes
bras tendus, lune déshabillée,
Sinon ma main
blessée d’agripper ton corail,
Sinon mon autre
main
Lacérant mes
amarres,
Et puis-je
encor jeter
Dans les
pleurs du lagon,
Ô ma fleur de
lagune,
Et vais-je
enfin jeter mon arme,
Ma défense
Et mourir les
mains nues ?
5. Dick
le
Mélanésien
« Jeune
fille de
beau rivage »,
chanson
originale de
Dick Bône,
paroles
françaises de
Bernard Haillant
1971 et
1976
Dick, je sais
qu’ t’as des bras solides,
y sont durs
comme l’arbre de fer,
comme le sol
de ta Calédonie,
ton Caillou
comme tu dis,
y sont forts
à soulever l’enfer
s’il y en
avait un ailleurs que sur la terre,
mais il est
sur ma terre, Dick
sur ta terre,
alors écoute…
1
Dick le
Mélanésien
Ton caillou
tiens-le bien,
Tiens-le bien ton
caillou
Ne le jette pas
n’importe où,
Tiens-le bien dans tes
mains
Tiens bon Dick le
Mélanésien,
Va, nettoie tes
rivières
Et vas-y pêche ton
poisson,
Et les filles de beau
rivage
Auront du bon temps
jusqu’à la fin de
leur âge.
2
Dick le Mélanésien
Ton caillou
tiens-le bien,
Toi qui as voyagé
Tu sais que le monde
est blessé,
Continue ton chemin
Tiens bon Dick le
Mélanésien,
Va, laboure ta terre
Et vas-y grossis ton
troupeau,
Et les filles de beau
rivage
Auront du bon temps
jusqu’à la fin de
leur âge.
3
Dick le Mélanésien
Ton caillou
tiens-le bien,
On dit qu’il fait si
doux
Vivre et chanter sur
ton caillou,
Que ce soit vrai demain
Tiens bon Dick le
Mélanésien,
Va, donne-lui courage
Et vas-y donne-lui
raison,
Et les filles de beau
rivage
Auront du bon temps
jusqu’à la fin de
leur âge.
4
Adieu Mélanésien,
Adieu Mélanésienne,
Que votre chanson soit
la mienne
Jusque dans mon pays
Qui tellement s’ennuie,
Que ton caillou féconde
Les vieilles pierres
d’un foutu monde,
Et les filles de tous
rivages
Auront du bon temps
jusqu’à la fin de
leur âge.
6. Petite sœur
des îles
Paroles et
musique
Bernard Haillant
1972 - 1975
Tes deux
seins plantés
Dans l’océan,
m’ont fait
Tant chavirer
J’aimerais
qu’un nuage
Engloutisse
ton image,
Comme un
adolescent j’ai retrouvé la peur
Et l’envie de
ton ventre entrouvert sans pudeur,
Petite sœur,
Petite sœur
des îles.
Que fais-tu,
pourquoi réveiller l’eau qui dort,
Ressusciter
encor l’enfant d’entre les morts
Et le blesser
De tes
baisers
Comme au tout
premier jour
De la mort,
de l’amour
Ô mon amour…
Déjà ma faux
se dresse
Sur tes
gerbes de tendresse,
Alors
laisse-moi poignarder ton corps,
Laisse-moi
couler au fond de ton port,
Petite sœur,
Petite sœur
des îles.
Qu’as-tu
fait, tu as réveillé l’eau qui dort,
Ressuscité
encor l’amant d’entre les morts,
Tu l’as
blessé
De tes
baisers
Comme au tout
premier jour
De la mort,
de l’amour
Ô mon amour…
J’oubliais
que nos bombes
Doucement
creusent ta tombe,
Alors au
tamouré tes reins seront frigides,
Ton sexe
déserté ne sera qu’une ride,
Petite sœur,
Petite sœur
des îles.
Mais avant
que je fuie vers mes automnes
Fais-moi
l’enfant qui dira : je pardonne
À ton pays…
À mon pays
De
France.
7. Les
passes
sont étroites
Paroles et
musique
Bernard Haillant
1975
Les passes
sont étroites
Mais ton œil
est perçant
Toi qui sais
accoster
Aux plus
petites plages
Ainsi d’un
étranger
Tu t’es fait
un ami
Toi qui de
cet ami
Fus
le plus beau voyage ;
refrain
ALORS
SI VOUS ME DEMANDEZ
SI
C’EST SI BEAU QUE ÇA LES ÎLES,
JE
CROIS QUE JE VOUS RÉPONDRAI :
REGARDEZ
PLUTÔT
VOTRE VILLE !
Les passes
sont étroites
Mais ton œil
est perçant
Toi qui peux
vivre en paix
En mêlant
tant de races
Des îles et de
la Chine
Et de
Bretagne aussi
Tes sangs
n’ont qu’un seul corps
Pour avoir
tant de grâce ;
Les passes
sont étroites
Mais ton œil
est perçant
Et tu
reconnais bien
La mort quand
la nuit tombe
Ainsi tu sais
encore
Le vrai prix
de la fête
Et tes boîtes
de nuit
Chavireraient
le monde ;
Les passes
sont étroites
Mais ton œil
est perçant
Toi qui as
découvert
Ma faim, mon
inquiétude
Toi qui
ouvris pour moi
Le fruit d’un
cocotier
En deux,
comme tes lèvres
Buvant ma
solitude…
dernier
refrain
ALORS
SI VOUS ME DEMANDEZ
SI
LÀ-BAS LES FEMMES SONT BELLES,
JE
CROIS QUE JE VOUS RÉPONDRAI :
coda
Les passes
sont étroites
Mais leur œil
est perçant
Elles savent
accoster
Aux plus
petites plages
Ainsi d’un
étranger
Elles font un
ami
Ainsi de cet
ami
Elles
font un otage.
8. La Vaïma
Paroles et
musique
Bernard Haillant
1972 - 1975
Qui peut
oublier que ça sentait bon,
Et passe
l’eau sous le pont,
Que ça
sentait bon
Les grappes
d’enfants,
Les grappes
d’enfants poissons bruns et ronds,
Et passe
l’eau sous le pont,
Poissons bruns
et ronds
De la Vaïma,
Mais la Vaïma elle
oublie déjà,
Et passe
l’eau sous le pont,
Elle oublie
déjà
Qu’on ne
l’oublie pas.
Passez les
chalands, passez les avions,
Passez les
voitures,
Passez les
piétons,
Passez les
amours.
Ouvrez vos
étés, ouvrez cœurs trop pleins,
Ouvrez vos
escales,
Ouvrez cœurs
trop pleins
Les bras nus des
femmes qui sentaient si bon
Mangues et
poissons
À la Vaïma…
Toi la Vaïma qui
oublies déjà,
Et passe
l’eau sous le pont,
Qui oublies
déjà
Qu’on ne
t’oublie pas.
9. Ballade du
bout des
mondes
Paroles et
musique
Bernard Haillant
1972 - 1975
J’ai quitté
mon pays de fleurs et de sable noir,
Mon pays
d’arbres à pain et de bananiers ;
Il y faisait
bon, mais j’avais vague à l’âme,
Chaque jour
prisonnier du ciel et de l’eau.
refrain
JE
DÉSIRE ALLER JUSQUES AUX BOUTS DES MONDES
MAIS
J’AI PEUR QUE MORT ET MORT SUR MOI NE TOMBENT.
J’ai pris le Boeing
et fermé les yeux sur mon île
Pour aller me
poser sur le grand Caillou,
J’espérais,
car là-bas la ville est grande,
Briser mes
fers et me frotter à tout.
Me voici dans
la ville blanche aux plages blondes,
Mais quand
mon bulldozer arrache le flanc des monts,
Je vois trop
bien le nickel rougir l’eau des rivières
Et saouler de
son vin mauvais la Calédonie.
Si je ne suis
pas blanc, dieux, je ne suis pas noir,
Et j’ai vie
facile, mon travail gagne gros,
Je me fais
des amis, je me fais des amours,
Mais chaque
jour prisonnier du ciel et de l’eau.
Je jure, je
m’en irai, j’ai perdu mes rivières,
Maeva m’a
écrit qu’elle avait vague à l’âme,
Elle attend,
mais qui sait, qu’un Européen l’emmène
Jusqu’à ces capitales
où la vie étincelle.
refrain
TU
DÉSIRES ALLER JUSQUES AUX BOUTS DES MONDES
–
PETITE SŒUR DES ÎLES –
MAIS
J’AI PEUR QUE MORT ET MORT SUR TOI NE TOMBENT.
Tu n’as plus
de pays, je n’ai plus de pays,
Un pied sur
chaque monde, Tahiti pardonne-nous,
La terre
n’est qu’une île naufragée comme toi,
Étrangers
trouverons-nous la terre promise.
dernier
refrain
NOUS
IRONS UN JOUR JUSQUES AUX BOUTS DES MONDES
MAIS
J’AI PEUR QUE MORT ET MORT SUR NOUS NE TOMBENT.
NOUS
IRONS UN JOUR JUSQUES AUX BOUTS DES MONDES
MAIS
J’AI PEUR QUE MORT ET MORT SUR NOUS NE TOMBENT.
10. Peuples
du
Pacifique
Paroles et
musique
Bernard Haillant
Chant du 3e
Rallye « Pacifique boom »
Tukutuku,
Nouvelles-Hébrides
juillet
1974
refrain
PEUPLES
DU
PACIFIQUE
NOUS
VOICI RASSEMBLÉS
POUR
FÊTER LA PAIX,
L’AMOUR ET LA VIE,
L’AVENIR,
IL
EST ENTRE NOS MAINS,
NOS
MAINS (bis)
)
DE
TOUTES LES COULEURS
) bis
OUVRENT
DÉJÀ
UN MONDE MEILLEUR. )
1
Fleurs dorées
de nos îles
Nos filles
auront des maisons
D’où
jailliront les plus beaux rires du monde,
Et viendront
s’y baigner
Les nouveaux
horizons
Qu’elles
tissent jour à jour avec leur cœur de femmes.
2
Vaisseaux des
océans
Nos hommes
auront des filets
Chargés de
tous les plus beaux poissons du monde,
Ils ramènent
déjà
Du fond de
leurs voyages
La justice
accrochée sur un mât de cocagne.
3
Fruits gorgés
de soleil
Nos enfants
battront des mains
Et danseront
comme au premier jour du monde,
Du matin de
leurs cris
Montent des
arcs-en-ciel
Lancés
comme des ponts pour relier nos îles.
11. Femmes,
filles
Paroles et
musique
Bernard Haillant
1973 - 1974
1
Amour a des
limites
Qui ne sait
pas encore
Qu’un long
voyage invite
À jeter
l’ancre au port ;
Vous dansez
sur la berge
Et tendez vos
mains pleines,
Vous qui
devenez vierges
Quand le flot
nous amène,
Femmes,
filles,
S’entrouvrent
vos vingt ans ;
Femmes,
filles,
De loin vient
le bateau,
Merci la vie
Il arrivera
bientôt.
2
Amour a des
limites
Qui ne sait
pas encore
Qu’un long
repos invite
À lever
l’ancre au port ;
Et tu pleures
au mouillage,
Tes mains
vides se joignent,
Les vierges
font naufrage
Quand le
bateau s’éloigne…
Au gré du
vent,
Femmes,
filles,
S’éloignent
vos vingt ans ;
Femmes,
filles,
Au loin vont
les bateaux,
Fasse la vie
Qu’ils nous
reviennent bientôt.
3
Où que
j’aille ou me tienne
Chaque fois
tu es là
Tant de mains
sont les tiennes
Et tu ne le
sais pas,
Tu meurs sur
cette rive
Mais ris sur
d’autres grèves,
Que je parte
ou j’arrive
L’amour tombe
et se lève…
Comme le
vent,
Femmes,
filles,
Jour et nuit
n’ont qu’un temps ;
Femmes,
filles,
De loin vient
mon bateau,
Mais c’est la
vie,
Il repartira
bientôt.
12. Mon cœur de
roseau
Paroles et
musique
Bernard Haillant
1972 - 1975
Je marche sur
l’eau
Je cours dans
les nues,
Je dors tout
au creux
D’une sirène
nue
Sur des
plumes d’oiseaux
Merveilleux,
Mon cœur de
roseau
Ne rompt pas.
Des fois,
c’est moins beau,
Je tombe des
nues,
Ell’ me crève
les yeux
Ma sirène
inconnue
Et me rejette
à l’eau
Sans adieu,
Mon cœur de
roseau
Ne rompt pas.
Trop tôt ou
trop tard
Mes frissons
se taisent,
Je rouvre les
yeux
Sur des
matins de glaise
Où s’accroche
un cafard
Silencieux,
Mon cœur de
roseau
Ne rompt pas.
L’eau, je
m’en méfie,
J’ai les
pieds bien sur terre,
Je dors dans
un lit
Ni palais, ni
misère,
Dans de beaux
draps fleuris
Garantis,
Mon cœur de
roseau
Ne rompt pas.
Mon cœur de
roseau
Se plie aux
orages,
Mais si je
deviens vieux
Ce n’est pas
d’être sage,
C’est d’aller
au galop
Vers les
cieux,
Oui, si je
deviens vieux
C’est de tous
ces voyages
Et de ces
grands chevaux
Merveilleux.