"La fête à Bernard Haillant"
 
Soirée d'ouverture du festival "Chansons de parole" à  Barjac
 
 
 
 
Au fil de cette page : 
 
un compte-rendu de la soirée par François Bellart, et de nombreux extraits en vidéo.
 

Chronique écrite par François Bellart pour la liste de diffusion "Tranches de Scènes", Barjac, le 26 juillet 2009.

Pour des gens comme moi qui connaissaient peu Bernard Haillant, difficile à appréhender avec le disque seul car essentiellement un homme de scène et de spectacle, la surprise fut de taille. La trentaine de chansons choisies, et sans doute les plus caractéristiques et réussies de son œuvre, permettait d’appréhender la facette « chansons » de son talent, à défaut de pouvoir rendre compte de ses qualités d’improvisateur et d’homme de scène. Toute la palette de l’inspiration de Bernard Haillant était là, son sens de l’amitié et de l’amour, son humanisme, son souci des petits et des humbles, son goût de la vie, de la musique, de la poésie, des mots, du rire, de l’humour décalé, son appréhension à la fois angoissée et résignée de la mort. Je dois le dire, j’ai balayé une partie de mes réticences vis-à-vis de l’œuvre de Bernard Haillant, tout en continuant à dire que choisir une de ses chansons qui passe bien en radio n’est pas simple ! Parmi les interprètes d’un jour qui s’y sont cognés, je donnerai quelques appréciations qui n’engagent que moi… Mention spéciale, hors appréciation, à Jean-Louis Georgel, Claude Georgel et le groupe Sax 4, familiers de l’auteur et surtout familiers de son style : ils étaient là d’évidence. Mention très particulière à celles et ceux qui ont fait revivre de l’intérieur ces chansons, en les reprenant à leur compte et en les recréant avec un talent d’interprète évident : Coline Malice, très impressionnante de maturité et de conviction (son interprétation d’ « Une mort Douce » contenait une qualité d’émotion qui a été très remarquée par le public autour de moi !), Rémo Gary, grandiose, extraordinaire, ressortant « Un homme qui pleure » du fond de son âme, Michel Boutet, à la fois sincère, retenu et convaincant, Jofroi, au mieux de sa forme, émouvant aux larmes dans « Du frêle Esquif » ou « Dick le mélanésien », Gérard Morel toujours subtil et charmeur… Quelques trous de mémoires pour Anne Sylvestre (dommage, elle était si bien engagée dans cette chanson « L’écume »), pour Yvan Dautin qui se perdait dans la litanie de « Poèmez » et pour Serge Utgé Royo, décevant, qui avait collé ses anti-sèches sur le plancher et chantait les yeux baissés. Et puis, l’inclassable Katrin Wal(d)teufel, tantôt à l’ouvrage au violoncelle, tantôt au chant, tantôt aux duos… sympathique, attachante, un peu électron libre dans ce spectacle. Ce qu’il y manquait ? Un peu de liant scénique, la patte d’un metteur en scène qui aurait donné un peu plus d’allure au défilé des artistes et des musiciens (très bonnes prestations !), qui aurait placé les gens sur la scène, qui aurait pu tempérer les ardeurs un peu ampoulées d’Yvan Dautin et au contraire donner plus de relief à Michel Boutet, qui aurait évité les vides… Pas grand’chose !

En résumé, une très belle soirée d’ouverture !

Retrouvez François Bellart dans l'émission "D'autres chansons" qu'il anime sur Radio Scarpe Sensée. Archives disponibles en ligne : http://www.radioscarpesensee.com/crbst_43.html

 

Coline Malice, "D'une mort douce"

Coline Malice, "Voilà la vie"

 

Gérard Morel, "Joie distraite"

 

Anne Sylvestre, "L'écume"

 

Jofroi, "Du frêle esquif"

Serge Utgé-Royo, "Le jour où nous serons vieux"

 

Yvan Dautin, "Bing bang boum boum"

Final : "Ballade du vent qui passe" ("Vole jusqu'à ta vigne") par l'ensemble des artistes